Fatigué
Trop fatigué pour sortir
Trop fatigué pour bouger
Même assis, ça ne suffit pas, il faut que je m’allonge. N’importe où.
Trop fatigué pour tenir ma tête.
Je la pose sur mes genoux et je récupère.
Fatigué sans rien faire.
Fatigué sans raison.
Fatigué du matin, jusqu’au soir.
Allongé, collé, plaqué sur un matelas, un divan, la moquette, le parquet, pas le choix.
Mes bras inertes, vides, mous, reposant, désarticulés au hasard de la gravité
Des bras de pantins, des os et des articulations.
Fatigué de taper au clavier, mes doigts qui tremblent
Fatigué en faisant la vaisselle, obligé de faire une pause
Fatigué en faisant les courses. je me repose en cabine, j’en peux plus.
Fatigué au volant,
Un effort pour changer les vitesses
Un effort pour appuyer sur les pédales.
Fatigué en marchant,
Pourtant je marche, comme un automate, j’avance, je ne pense qu’au moment ou je pourrais
Enfin m’allonger.
Je m’allonge, le temps que ça passe.
Je ne dors pas, je n’ai pas sommeil,
Juste vidé de mon énergie, épuisé, lessivé.
Est-ce par fainéantise ?
Mais peut-on être fainéant au point de ne plus pouvoir regarder la télé ?
Fainéant au point de ne plus pouvoir passer une soirée avec des amis ?
Est-ce de la dépression ?
Mais non, à part ça, tout va bien dans ma vie.
J’ai des projets, des idées, des envies.
Pas l’énergie.
Fatigué, au bord de l’évanouissement.
Les rares fois où je ne suis pas fatigué, la différence est tellement flagrante
Je sens l’énergie jusque dans le bout de mes doigts
Mes mains agiles, fortes. J’attrape les objets avec dextérité, avec assurance
Des mouvements larges, efficaces
Je me déplace comme si je dansais, chaque pas est un bond, une accélération.
Ma tête est claire, mon esprit aiguisé.
Mais c’est rare, si rare…
Fatigué d’être fatigué
Des années que ça dure
Trop fatigué pour sortir
Trop fatigué pour bouger
Même assis, ça ne suffit pas, il faut que je m’allonge. N’importe où.
Trop fatigué pour tenir ma tête.
Je la pose sur mes genoux et je récupère.
Fatigué sans rien faire.
Fatigué sans raison.
Fatigué du matin, jusqu’au soir.
Allongé, collé, plaqué sur un matelas, un divan, la moquette, le parquet, pas le choix.
Mes bras inertes, vides, mous, reposant, désarticulés au hasard de la gravité
Des bras de pantins, des os et des articulations.
Fatigué de taper au clavier, mes doigts qui tremblent
Fatigué en faisant la vaisselle, obligé de faire une pause
Fatigué en faisant les courses. je me repose en cabine, j’en peux plus.
Fatigué au volant,
Un effort pour changer les vitesses
Un effort pour appuyer sur les pédales.
Fatigué en marchant,
Pourtant je marche, comme un automate, j’avance, je ne pense qu’au moment ou je pourrais
Enfin m’allonger.
Je m’allonge, le temps que ça passe.
Je ne dors pas, je n’ai pas sommeil,
Juste vidé de mon énergie, épuisé, lessivé.
Est-ce par fainéantise ?
Mais peut-on être fainéant au point de ne plus pouvoir regarder la télé ?
Fainéant au point de ne plus pouvoir passer une soirée avec des amis ?
Est-ce de la dépression ?
Mais non, à part ça, tout va bien dans ma vie.
J’ai des projets, des idées, des envies.
Pas l’énergie.
Fatigué, au bord de l’évanouissement.
Les rares fois où je ne suis pas fatigué, la différence est tellement flagrante
Je sens l’énergie jusque dans le bout de mes doigts
Mes mains agiles, fortes. J’attrape les objets avec dextérité, avec assurance
Des mouvements larges, efficaces
Je me déplace comme si je dansais, chaque pas est un bond, une accélération.
Ma tête est claire, mon esprit aiguisé.
Mais c’est rare, si rare…
Fatigué d’être fatigué
Des années que ça dure