Le candida-albicans métabolise les glucides. Donc le gluten, un assemblage de protéines, ne devrait pas poser de problèmes. Pourtant, il est recommandé de le supprimer dans le cadre d’un régime anti-candida. Pour quelle raison ? Et pourquoi les personnes souffrant de candidose sont-elles très souvent intolérantes à c
ette molécule ?
De la toxicité du gluten
Par définition, le gluten est présent dans toutes les céréales. Il est composé de deux familles de protéines, les prolamines et les gluténines. Dans la familles des prolamines, on distingue plusieurs protéines, listées ci-dessous. Les plus toxiques sont l’alpha gliadine, la sécaline et l’hordénine. Les prolamines constituent un certain pourcentage du total des protéines des céréales. Plus le pourcentage est élevé et plus la réaction du système immunitaire est forte après ingestion.
- Blé (froment) : 69% d’alpha gliadine
- Epeautre : 69% d’alpha gliadine
- Kamut : 69% d’alpha gliadine
- Seigle : 30 à 50% de sécaline
- Orge : 46 à 52% d’hordénine
- Maïs : 55% de zénine
- Sorgho : 52% de cafirine
- Millet : 40% de panicine
- Avoine : 20 à 30% d’avénine
- Teff : 15%
- Fonio : moins de 10%
- Riz : 5% d’orzénine
(source : intolerancegluten.com)
Quelles « céréales » pouvons-nous manger ?
La toxicité de l’avoine, autrefois admise, semble être remise en cause. Certains intolérants au gluten et certains cœliaques le supportent bien. Les céréales proscrites en cas d’intolérance sont les 5 premières de la liste (et le maïs, qui est interdit dans le régime anti-candida et par le Dr. Seignalet). Le sarrasin, appelé par abus de language « blé noir », et le quinoa, ne contiennent pas de gluten. Au sens strict du terme, ce ne sont pas des céréales, car elles ne font pas partie de la famille des graminées. On les appelle « céréales » par abus de langage, parce qu’elles ont des compositions nutritionnelles proches.
Mais, si ces céréales font des dégâts chez certains d’entre-nous, pourquoi les trouve-t-on partout ?
Pourquoi les industriels persistent-ils à utiliser ces céréales dans leurs farines, alors que de moins en moins de monde semble supporter le gluten ? C’est lui qui est responsable de l’élasticité de la pâte, et du croquant des produits à base de céréales cuits au four. Il permet à la pâte d’être à la fois solide et élastique : elle lève. Le blé et le seigle sont d’ailleurs les céréales qui se prêtent le mieux à la fabrication du pain, alors qu’elles font partie des plus toxiques. Maintenant la question que nous pouvons nous poser est la suivante : pourquoi l’organisme réagit-il aussi fort à ces protéines ?
La modification des céréales suite à l’apparition de l’agriculture
Depuis des millions d’années, les hommes consomment des céréales sauvages. L’évolution les avait dotés d’enzymes et de mucines adaptés. Or, avec l’avènement de l’agriculture il y a 10 000 ans, les hommes ont commencé à cultiver les céréales, et notamment le blé et l’orge. Les céréales cultivées ont subi de nombreuses transformations, pour les raisons suivantes :
-
- les hommes ont choisi les épis solides n’égrenant pas, plus adaptés à la culture
- les graines semées d’une année sur l’autre venaient des épis les plus volumineux. Or ces épis, plus gros que les autres, étaient souvent dus à des mutations génétiques. On parle de sélection massale. Les protéines de ces grains de blé différaient des grains de blé ancestraux.
- les hybridations, qui engendrent des plantes plus vigoureuses et plus productives, avec… un autre patrimoine génétique.
- la transplantation dans un nouveau milieu, qui va sélectionner les variants les mieux adaptés
L’alimentation moderne accentue encore le phénomène, notamment parce que les céréales sont constamment cuites (et parfois passées au micro-ondes), ce qui entraîne la formation de molécules nouvelles, inconnues dans la nature.
Les enzymes du système digestif humain sont incapables de digérer ces nouvelles molécules (et a fortiori protéines). Cependant, grâce aux mutations génétiques, des enzymes nouvelles apparaîtront, permettant la digestion des protéines de ces plantes transformées. Mais les mutations prennent du temps, de l’ordre du millier d’années. Certaines de ces molécules sont tellement éloignées des molécules naturelles qui est peu probable que des enzymes adaptés apparaissent un jour. C’est en tout cas la conviction du Docteur Seignalet, qui dans son livre L’Alimentation, ou la troisième médecine n’hésite pas à qualifier le blé de « monstre », à cause des nombreuses modifications qu’il a subi.
Le gluten cause des réactions du système immunitaire
On confond souvent intolérance au gluten et maladie cœliaque. La seconde n’est diagnostiquée qu’après un test spécifique, le plus fiable étant une biopsie de l’intestin grêle. Si la diète sans gluten soulage fortement les symptômes, alors que le test n’a pas été fait ou qu’il a donné un résultat négatif, on parle d’intolérance au gluten. Plutôt difficile à identifier par les symptômes, notamment au début, l’intolérance est plus facile à déterminer par la méthode d’exclusion-rotation alimentaire. Comme pour le candida-albicans, le meilleur moyen de savoir qu’on est intolérant au gluten est de faire le régime.
Les symptômes de l’intolérance au gluten / la maladie cœliaque sont proches de la candidose :
Symptômes digestifs :
- douleurs abdominales
- diarrhées répétées et nauséabondes
- syndrome de l’intestin irritable
- ventre gonflé
- léthargie (fatigue anormale ou aversion pour l’activité)
- perte d’appétit
- perte de poids
Autres symptômes :
- retard dans la courbe de croissance
- fatigue
- nervosité, anxiété
- pertes de cheveux
- douleurs aux jointures
- manque de concentration
Ces symptômes sont plus typiques (plus digestifs) chez le jeune enfant. L’intolérance au gluten / la maladie cœliaque est alors plus facilement détectable. Si le gluten n’est pas exclu de la diète quand ces symptômes apparaissent, ils peuvent s’aggraver en :
- ostéoporose
- maladies du système nerveux
- désordres gynécologiques (ça me fait penser à Valérie Legros, qui dans son livre parle de cycles menstruels irréguliers)
- cancer de l’intestin
Il semble d’ailleurs y avoir des liens entre maladie cœliaque et diabète, sclérose en plaques et arthrite rhumatoïde.
La guérison viendra de l’exclusion totale du gluten. Attention, même les produits affublés du logo du blé barré (i.e. les produits dits « sans gluten ») peuvent en contenir jusqu’à 20mg/kg. Du coup, comme dans le cas du régime anti-candida, il vaut mieux éviter tous les produits industrialisés, d’autant que, les industriels rajoutent parfois des produits sans le préciser sur l’étiquette (il y a eu des précédents).
Pour soulager les symptômes en attendant la guérison naturelle de l’intestin grêle par l’exclusion du gluten, on pourra prendre :
- pour aider la paroi de l’intestin à guérir : de l’orme rouge, de l’aloès, de la guimauve
- pour réduire les crampes et l’inconfort : de la lobélie, un relaxant musculaire
- pour assurer une meilleure assimilation de la nourriture : des enzymes
- pour reconstruire la flore intestinale : des probiotiques
Une personne cœliaque / intolérante au gluten a souvent des gènes qui accentuent sa sensibilité dans son bagage génétique. On parle de prédisposition (un peu comme les personnes qui sont du groupe O et ne sécrètent pas le marqueur chimique correspondant dans leur salive sont plus sensibles au candida). Mais souvent, la maladie attend un facteur déclencheur pour apparaître : stress fort, chirurgie, virus, etc.
J’ai du mal avec l’explication de la prédisposition, puisqu’elle suppose que notre alimentation actuelle est tout à fait normale, et qu’il faut être « déficient génétiquement » pour ne pas la supporter. Elle sert surtout d’excuse aux médecins mal renseignés. Et puis on sait désormais que la moitié des maladies dites « génétiques » peuvent-être traitées par de hautes doses de vitamines, et/ou par des changement dans l’alimentation.
L’intolérance au gluten est en fait une réaction inflammatoire. Lorsque les prolamines, les protéines nocives du gluten, pénètrent dans l’intestin grêle pour le traverser, elles sont détruites par les globules blancs phagocytaires. Le problème, c’est que les globules blancs attaquent simultanément les cellules qui constituent les villosités intestinales (paroi intestinale). C’est pour cela qu’on parle de maladie auto-immune.
Tant le le gluten n’est pas éliminé de la diète, les villosités intestinales sont détruites, ce qui conduit à une…
Hyper-perméabilité intestinale
Il s’agit de la destruction des villosités intestinales. La paroi devient lisse et plus perméable. Elle laisse passer des macromolécules, dont le gluten, qui vont encrasser l’organisme et le carencer (certaines vont prendre la place de nutriments au sein des cellules, par exemple). Ces molécules seront détectées comme dangereuses par l’organisme, ce qui renforcera les réactions immunitaires dans l’intestin, et pourra déclencher de nouvelles intolérances alimentaires. A ce moment-là, il faut éviter de trop manger la même chose, ce qui favoriserait l’apparition de ces intolérances.
Nous avons vu que les villosités pouvaient être détruites par les globules blancs, lorsqu’ils cherchent à éliminer les prolamines de l’intestin grêle. Mais d’autres facteurs peuvent abîmer ces villosités, très fragiles, auxquels nous sommes de plus en plus exposés :
- inflammation auto-immune (cf. intolérance au gluten)
- infection bactérienne et/ou virale
- parasite
- candidose (notamment quand le candida se transforme de levure en mycélium, et que se racines passent à travers de l’intestin, en créant des porosités et en détruisant les villosités).
- métaux lourds
- polluants (pesticides, produits chimiques, etc.)
- emballages (plastiques, etc.)
- nouvelles molécules (cf. le livre du Docteur Seignalet)
Les villositées peuvent-être très abîmées, par exemple quand une maladie cœliaque n’est pas détectée ou que la personne absorbe des métaux lourds en continu, via des amalgames dentaires. A un certain stade, l’intestin grêle entre dans un cercle vicieux, où il ne parvient plus à guérir.
Le cercle vicieux : quand l’intestin grêle ne parvient plus à guérir
Les villosités intestinales constituent la membrane supérieure de l’intestin grêle. Elles permettent le passage dans le sang des molécules complètement digérées, comme le glucose ou le fructose. Le problème, c’est qu’elles participent aussi activement à la dernière étape de la digestion, notamment des glucides, en produisant des enzymes. Comme les enzymes sont produits à la surface des villosités, il suffit qu’elles soient abîmées pour que la production s’arrête… et c’est là que le cercle vicieux commence.
Pour bien comprendre ce qui se passe dans l’intestin grêle, il faut reprendre le processus de digestion depuis le départ.
Ce sera le sujet d’un prochain article, sur la digestion des glucides…
Olivia says
Très intéressant… J’aurais du plus lire cela. Pour mon cas l’avoine est interdit, en tout cas, car il empêche la guérison des pores intestinales. Et c’était le seul « gluten » que je n’avais pas éliminé. J’ai droit aux pommes de terres par contre, étonnamment, bien que suivant le régime anti-candida.
Colojp says
Bonjour.
Cet article résume bien et simplement l’ effet de certains aliments sur une catégorie de personnes sensibles aux prolamines et gluténines .
Pour ma part, après avoir testé en rotation de nombreux aliments, je constate une amélioration considérable de mon état de santé en supprimant tous ceux qui contiennent du blé.
Il m’ a fallu presque huit ans pour arriver à ce bilan car de nombreux médecins avaient mis ça sur le compte d’ une colopathie fonctionnelle, stress divers, anxiété .
Mais tout dernièrement j’ ai découvert quelque chose d’ intéressant, j’ avais également de fortes inflammations qui apparaissait sur le visage comme des brulures autour du nez et légèrement au dessus.
Je me suis rendu compte que le maïs était le déclencheur de ce symptôme que seul la cortisone (locoïd ) arrivait à calmer.
Depuis que j’ ai supprimé toute trace de maïs, quelques picotements encore mais ma peau reste saine.
Etonnant quand même ! , je cherche encore à comprendre le pourquoi de tout ceci et reste très pointilleux sur mon régime alimentaire que je peaufine au quotidien.
J’ ai réussi grâce à cette mise au point à revivre presque normalement, car ne pas pouvoir dormir à cause de certaines douleurs et passer plusieurs heures par jour dans un lieu intime devenait à long terme difficile à gérer non seulement sur le lieu de travail mais aussi en famille.
Ces symptômes finissent par vous isoler socialement et attaque aussi votre équilibre psychologique qui au final peuvent finir par détruire votre vie .
Je suis à jour sur différents examens coloscopie, endoscopie bioptie duodénum, villosités normales mais rien d’ étonnant suite à mon régime.
Par contre, est-ce qu’une peptidurie peut être révélatrice d’ une information pertinente.
Bon courage à tous.
JP
http://www.intolerancegluten.com/intolerance_au_gluten.html
Une solution, une analyse : la peptidurie
Tous ces troubles obscurs peuvent être prévenus, notamment grâce à une simple analyse d’urine : la peptidurie. Celle-ci va mettre en évidence des toxiques, et en quelle quantité, qui perturbent l’activité électrique du cerveau.
Grâce aux brillantes découvertes du professeur Karl Reichelt et à ses analyses de peptides urinaires, les patients peuvent, comme je l’ai fait pour mon fils, mettre en place un changement alimentaire individualisé exempté de gluten permettant ainsi de mettre fin à une longue litanie de symptômes et de se construire une nouvelle vie en pleine santé.
Catherine Carrier says
Moi je fais beaucoup de reflux gastrique,que la médication aide temporairement.Arthrose dos, main,pieds orteils,cou.Plusieurs hernies dans le dos..Spondylolise au niveau L3L4.Syndrome de sjogren, qui cause probablement tout c’est problème.asthme,du Mpoc,fatigue,etc….je suis presque tout le temps en douleur.J’ai été 2 ans sur le régime hipotoxique,Mais je n’avais pas d’amélioration sauf pour la fibromyalgie qui a disparue.Alors au printemps dernier j’ai recommencer à manger du pain des pâtes,je ne fais pas d’abus.Je ne prends pas de produits laitier.Je ne suis pas tellement plus pire que durant la diète.Mais là je pense m’y remettre,je suis une femme qui cuisine beaucoup qui mange bien, qui fait de l’exercice du yoga, de la marche,du vélo du ski.Mais ce n’est pas facile quand il y a de la douleur.J’essaie de garder le moral.Je ne sais as quesce qui n’a pas fonctionner,je souhaite que ça ira mieux quand je vais m’y remettre.Si vous avez des conseils à me donner je suis ouverte à tout.
Merci à l’avance
Max says
Chère Catherine,
Quels médicaments prenez-vous pour vos reflux ?
Quels sources avez-vous utilisées pour le régime hypotoxique ?
A bientôt,
Max
Flyguizou says
A quand la suite ? =D